Rendre à Richard ce qui est à Linus…

Date: 21/07/2007 | Catégories: Open-source | Tags: ,,,

BilletEuroLeftLe monde de l'open-source est un modèle difficile à faire entrer dans nos entreprises. Mon expérience personnelle montre que les grandes entreprises Françaises sont de moins en moins réticentes à utiliser des logiciels issus du monde libre mais ne disposent pas encore des structures pour participer à cette communauté.

Avant d'aller plus loin, un petit rappel sur le fonctionnement d'un projet open-source s'impose. Le projet doit fournir les sources de son système. Le plus souvent, il utilise pour cela une "forge" (comme Sourceforge), c'est à dire un espace de stockage en ligne qui va permettre de mettre à disposition les sources, documentations, planning et contacts des créateurs du projet. Selon les forges, on trouve également des outils de type gestion de versions, travail collaboratif, forum... A partir de là n'importe qui peut, selon la licence sous laquelle le projet est développé, participer à l'évolution du projet en apportant des modifications (nouvelles fonctions, corrections de bug) ou en développant des projets en relation. Il est également possible de participer financièrement à un projet par des dons en nature (par exemples des serveurs ont été fourni par une société dans le cadre du projet VideoLAN) ou en argent sonnant et trébuchant.

C'est là que nos "veilles" entreprises ne savent pas comment se positionner. En effet, il leur est difficile de fournir l'ensemble des sources de leurs programmes pour des raisons évidentes de concurrence. D'un autre coté, il n'est pas évident (j'ai essayé pour vous) pour un service achat de payer un fournisseur qui ne donne pas de facture...

Pour changer les choses il faut peut être se pencher sur ce que font certaines entreprises étrangères. Ces dernières, à partir du moment où elles atteignent une certaine taille, mettent en place dans leur organisation un département "Open-source" qui est en charge de la participation de l'entreprise à des projets open-source qui peuvent intéresser la société. L'avantage d'une telle solution est que l'on peut commencer "petit" (avec par exemple une personne travaillant quelques heures par semaine sur un projet open-source) et faire évoluer ce département (comme l'ont fait les grandes entreprises de l'informatique comme Microsoft, Intel ou Apple).

Une autre solution envisageable est la prise en compte au niveau des devis commerciaux d'un poste "Open-source" comme il en existe pour la gestion de qualité ou le management de projet. Le taux de cette ligne serait indexé sur la part d'utilisation du programme libre dans le projet final.

La dernière, qui est plus simple à mettre en oeuvre est la participation individuelle. Ce blog en est le parfait exemple. Il met à disposition de la communauté libre des parties du travail que j'effectue sur des projets dans lequel l'open-source a sa place.

Plus que sur ces solutions techniques, c'est dans un premier temps au niveau des mentalités que l'on doit travailler. Mais, vu le développement et la qualité des projets open-source, je ne doute pas une seconde de la prise en compte de cette problématique par nos entreprises dans les prochaines années.

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